photographiste

« Enseignante et chercheuse, j'explore le domaine passionnant des cellules souches. J'ai travaillé sur les étapes précoces de la lymphopoièse humaine, c'est-à-dire la façon dont les cellules lymphoïdes se développent à partir de cellules immatures que l'on appelle les cellules souches humaines. Je consacre aussi beaucoup de temps à enseigner la biologie cellulaire auprès d'étudiants en médecine. En parallèle, j'effectue ma recherche dans un laboratoire Inserm, où la coopération avec les étudiants, les techniciens, les ingénieurs et l'ensemble de l'équipe est essentielle. Nous travaillons sur la compréhension de l'émergence des cellules sanguines à partir des cellules souches humaines, en visant ensuite un but thérapeutique : l'amélioration et l'optimisation des protocoles cliniques destinés aux médecins et la mise en place de protocoles pour la thérapie régénérative qui vont permettre de fabriquer des cellules du sang sur mesure, à partir des cellules souches du patient.

L'agence de la biomédecine et les lois bioéthiques en vigueur encadrent bien notre travail de recherche. L'autre limite est d'ordre technique, d'ordre expérimental, le chercheur doute en permanence. Cela lui permet de dépasser ses limites et de faire progresser son champ d'expertise. Le doute est contrebalancé par l'enthousiasme, la curiosité et le fait de pouvoir échanger avec ses pairs, ses collègues, ses étudiants. La recherche dépasse les frontières, il s'agit de mettre en commun le savoir pour le rendre universel. Cependant il faut rester très humble et patient par rapport aux résultats que l'on obtient, il n'est pas dit que toute recherche amène à des réussites extraordinaires. Un peu comme un artiste, le chercheur va laisser son empreinte, il apporte avec persévérance sa pierre à l'édifice de la construction de l'humanité, pour non seulement dépasser les préjugés, mais aussi faire en sorte de mieux vivre en communauté. »

Rima Haddad
Maîtresse de conférences, Université Paris Sud

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